Guerre tarifaire du gouvernement Trump avec le Canada

Le Canada a annoncé des mesures de renforcement de ses frontières

Guerre tarifaire du gouvernement Trump avec le Canada
World
Feb 23, 2025
Par 
Jacques O’Keefe

*Par Jacques O’Keefe, vice-président du Cercle Canadien Francophone d’Analyse Géostratégique

Donald Trump durant sa campagne présidentielle de 2024 a affirmé à plusieurs reprises que tarif était le plus beau mot du dictionnaire et qu’il était un grand admirateur du président McKinley. McKinley, bien que durant son premier mandat en imposant des tarifs restrictifs afin de protéger l’industrie états-unienne fut un isolationniste, se révéla plutôt par contre être un globaliste durant son deuxième mandat en utilisant plutôt des tarifs de réciprocité afin d’ouvrir des marchés internationaux aux produits états-uniens.

Trump, une fois élu, a également affirmé qu’il imposerait dès son entrée en poste des tarifs de 25% sur les produits canadiens et de 10% sur l’énergie en provenance du Canada. Et ce, malgré que durant son premier mandat il avait signé un accord renouvelé de libre-échange avec le Canada ainsi que le Mexique. Que vaut la signature de Trump? Ses justifications : le Canada ne sécurisait pas suffisamment selon lui sa frontière pour contrer l’entrée de fentanyl aux États-Unis et parce que le Canada exporte plus qu’il n’importe des États-Unis. Fait inhabituel dans les relations Canada États-Unis : le premier ministre canadien, accompagné de quelques-uns de ses ministres et conseillers clés, se sont rendus en Floride pour rencontrer le président élu avant même qu’il soit assermenté, afin de tenter de lui faire entendre raison et de calmer le jeu avant son entrée en fonction. Ils se sont fait dire par Trump que le Canada se porterait beaucoup mieux si il devenait le 51e état des États-Unis. Est-ce la résurrection de la notion de la destinée manifeste?

Le Canada a annoncé des mesures de renforcement de ses frontières, malgré le fait que seulement environ 1% du fentanyl intercepté par l’agence des services frontaliers des États-Unis, selon leurs propres chiffres, transite via le Canada. Des représentations furent également faites par le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux canadiens auprès des autorités gouvernementales états-uniennes afin de souligner que le Canada était de tous les pays celui qui achète le plus des États-Unis et que si ces derniers importaient un peu plus du Canada que le Canada importait des États-Unis c’est parce que le Canada est leur principal fournisseur d’énergie. La grand majorité du pétrole brut canadien est vendu aux États-Unis, à rabais sous le prix du marché international, pour y être raffiné et vendu avec profit. L’ancien premier ministre canadien Jean Chrétien expliquait récemment que si ce n’était de l’électricité d’Hydro-Québec, Trump devrait monter sa tour à New York via les escaliers à pied éclairé d’une bougie. L’imposition des tarifs sur les produits canadiens et son énergie est reportée jusqu’au début du mois de mars.

À la mi-février, Trump annonçait l’imposition de tarifs de 25% sur l’acier  et l’aluminium en provenance de tous les pays, y compris le Canada. La vaste majorité de l’aluminium importé aux États-Unis provient du Canada et sa production nécessite beaucoup d’électricité bon marché. Est-ce la fin d’une relation commerciale très privilégiée datant au moins de la deuxième guerre mondiale?  À suivre …

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