La déréglementation doit être la priorité de la chancelière Rachel Reeves, et non une austérité allégée

La chancelière britannique se prépare à sa tâche la plus difficile à ce jour, celle de prononcer sa déclaration de printemps.

La déréglementation doit être la priorité de la chancelière Rachel Reeves, et non une austérité allégée
Économie et Finance
Jan 16, 2025
Par 
Rédaction

La déréglementation doit être la priorité de la chancelière Rachel Reeves, et non une austérité allégée

La déréglementation, et non une austérité allégée, doit être au cœur du budget de Rachel Reeves présenté mercredi, exhorte le PDG de l'une des plus grandes sociétés indépendantes de conseil financier et de gestion d'actifs au monde.

L'appel à l'action de Nigel Green, du groupe deVere, intervient alors que la chancelière britannique se prépare à sa tâche la plus difficile à ce jour, celle de prononcer sa déclaration de printemps.

Ce discours fait suite à la réduction de moitié des prévisions de croissance de la Banque d'Angleterre, de 1,5 % à 0,75 % en février, tandis que l'OCDE a récemment revu à la baisse ses prévisions de croissance du Royaume-Uni à 1,7 %.

Par ailleurs, l'Office for Budget Responsibility (OBR) réduira également le taux de croissance prévu du Royaume-Uni pour 2025 de 2 % à environ 1 % le jour même de la déclaration de printemps, portant un nouveau coup dur à Reeves, qui s'est engagé à assurer une croissance « plus forte et plus rapide ».

Le Trésor aurait également prévenu que 10 000 emplois dans la fonction publique seraient supprimés au cours de cette législature, que les prestations sociales seraient réduites drastiquement et que la hausse des dépenses publiques serait limitée à 1,3 % par an, les responsables cherchant à s'en tenir à leurs propres règles budgétaires « à toute épreuve ».

Nigel Green déclare : « Une austérité allégée ne permettra pas la croissance dont nous avons besoin de toute urgence. Elle ne résoudra pas le problème économique dans lequel se trouve Reeves : des dépenses ministérielles en plein essor, des niveaux d'impôts historiques et un secteur privé qui subit encore le choc de la hausse des cotisations d'assurance nationale de l'automne dernier – un impôt direct sur l'emploi. »

« Cette augmentation, présentée comme une solution de financement, a au contraire rendu les embauches plus coûteuses et découragé l'expansion. » Cela a renforcé le message selon lequel le Royaume-Uni pénalise le travail et l'entreprise au moment même où ils sont le plus nécessaires.

« La déréglementation offre la seule voie crédible pour changer ce discours. C'est l'outil que le Parti travailliste doit désormais utiliser : rapidement, avec audace et au vu et au su des marchés. »

M. Reeves a promis la responsabilité budgétaire. Mais la tenir implique des décisions difficiles et politiquement difficiles.

Les dépenses publiques ont explosé et les attentes ont grandi avec elles. Geler les seuils et réduire les budgets d'investissement ne suffiront pas.

Les fonctionnaires prévoient déjà des coupes budgétaires de 20 % dans les ministères. Ne disposant pas de marge de manœuvre pour des hausses d'impôts majeures, M. Reeves a besoin d'une stratégie de croissance qui ne repose pas sur davantage de fonds publics.

« C'est là qu'intervient la réforme de la réglementation. La déréglementation n'est pas une question d'idéologie, mais une nécessité. C'est la seule voie sérieuse pour restaurer la compétitivité, stimuler la productivité et signaler aux investisseurs internationaux que la Grande-Bretagne est à nouveau favorable à la croissance », note Nigel Green.

Mais pour que cela fonctionne, le Parti travailliste doit cesser de tergiverser. Le temps des projets pilotes et des consultations prudentes est révolu. Il est nécessaire de mener une vaste initiative stratégique pour supprimer les obstacles, accélérer les approbations et donner aux entreprises une voie libre. Le Parti travailliste doit agir – et être perçu comme agissant – de toute urgence.

Il poursuit : « Et surtout, il ne peut s’agir d’une initiative du seul gouvernement. Le Parti travailliste doit convaincre le secteur privé (...)Cela signifie traiter les entreprises non pas comme une cible politique, mais comme un partenair (...). L’industrie n’a pas besoin de plus de rhétorique ; elle a besoin de certitude, de simplicité et de rapidité. Elle doit savoir que ce gouvernement ne se contentera pas de l’orthodoxie de la fiscalité et des coupes budgétaires, mais soutiendra ceux qui créent des emplois et prennent des risques. »

La hausse des cotisations de sécurité sociale l’an dernier envoie le signal inverse. Elle a découragé l’embauche, pénalisé les petites entreprises et rendu l’emploi plus coûteux, au moment même où le pays tentait de sortir de la stagnation.

Un gouvernement soucieux de créer des emplois s'efforcerait d'inverser ces dégâts. La déréglementation est le moyen le plus immédiat d'y parvenir.

L'instinct de Reeves peut le pousser à la prudence, mais le moment est propice à la conviction. Le temps est désormais compté pour remodeler l'identité économique du Parti travailliste : devenir le parti de l'entreprise, et pas seulement de l'assainissement budgétaire.

Le PDG de deVere conclut : « Si Reeves fait de la déréglementation le fondement de son budget, elle pourra passer d'une position défensive à une prise d'initiative. Mais cela doit se faire maintenant. Si le Parti travailliste rate ce moment, cela ne lui fera pas seulement perdre son élan, cela pourrait lui coûter sa crédibilité économique. »

« Une déréglementation bien menée pourrait définir une décennie. »

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