L’administrateur des biens du Palais a donné une interivew à Monaco-Matin. Claude Palmero réplique cet après-midi via un communiqué.
Personne ne s’attendait il y a encore quelques jours à ce que Salim Zeghdar donne un si grand entretien à Monaco-Matin. Dans le journal en kiosques depuis ce matin, le nouvel administrateur des biens du palais princier se montre particulièrement virulent envers son prédécesseur Claude Palmero, limogé au printemps 2023 pour des raisons encore méconnues du grand public.
Salim Zeghdar dit avoir été surpris lors de sa prise de fonctions par la découverte de certains montages financiers alors décidés par Claude Palmero. Il aura fallu seulement quelques heures pour que Palmero réplique via un communiqué de presse dans lequel on peut lire notamment les lignes suivantes :
“…A la fin de cette interview, il est fait état de cessions en blanc de parts de sociétés et de lettres de démission en blanc également. Cela signifie donc que le nouvel administrateur est, à la demande de la famille princière, nominalement propriétaire d’actifs leur appartenant. Quel aveu … car cette pratique est précisément celle qui m’avait été injustement reprochée…”
Au-delà de vraisemblables “bagarres de clans”, l'imbroglio monégasque prend une tournure qui commence à avoir un impact sur le climat des affaires. Il y a quelques jours, un banquier d'affaires s'exprimait ainsi sous couvert d’anonymat : “...Le Prince a repris les choses en main. Il a donné sa confiance très rapidement à Salim Zeghdar. Aujourd'hui, il a définitivement repris les reines…”
Le mois dernier, Salim Zeghdar avait passé plus de dix heures en garde à vue, quelques semaines après Claude Palmero. Seulement, voilà, le passage de Zeghdar a fait beaucoup parlé sur le rocher. Nombreux ont rapporté que cela s’était mal passé. L’actuel “comptable” du prince Albert a donc sûrement voulu montrer avec cette interview qu’il est sûr de lui et bien en poste.
Salim Zeghdar en profite pour préciser qu’entre la proposition du Prince en 2023 et le mois qui suivit, au moment de sa prise de fonction, il a abandonné ses précédentes activités, par souci de limpidité. Palmero déclare de son côté ce samedi :
“...Il n’y a pas eu de « passation » car le Palais s’y est opposé. Il m’a même empêché de travailler à distance comme cela avait été initialement demandé par le Prince, et il a interdit à mes anciens collègues de me parler…”
Il s’agit d’une affaire à tiroirs, dont les prochains rebondissements dépendent sûrement d'intérêts, comme de risques, personnels. Plusieurs enjeux, protagonistes et engagements s'entremêlent. Parmi ceux-ci, la position de Patrice Pastor, dont le pouvoir sur Monaco fait des gorges chaudes – auprès de la population monégasque, mais aussi du côté de certains de ses rivaux qui ne semblent plus être en capacité de jouer dans la même catégorie que lui.