Donald Trump, l’icône « pop »dont le monde ne voulait plus

Personne n’a voulu voir le retour de Donald Trump à la tête des Etats-Unis par haine, par peur ou par déni.

Donald Trump, l’icône « pop »dont le monde ne voulait plus
Politique
Jan 20, 2025
Par 
Sébastien Boussois

Par Sébastien Boussois, auteur de « Donald Trump, retour vers le futur », éditions Mareuil, sortiele 23 janvier 2024.

Personne n’a voulu voir le retour de Donald Trump à la tête des Etats-Unis par haine, par peur ou par déni. Nous avons passé des mois la tête dans le sac à ne rien anticiper d’un come-back de celui qu’on se plaît tant à détester en France et dans les démocraties européennes bien pensantes.

Or, c’est fait : le 47èmePrésident des Etats-Unis, Donald Trump, retrouve la Maison-Blanche ce 20 janvier, devant un parterre attendu de personnalités américaines mais également internationales. S’il avait quitté la Maison-Blanche en 2020 sur une crise politique inédite, persuadé qu’on lui avait volé l’élection, il avait petit à petit comme le petit Poucet semé les graines de son retour. Et pas seulement celles de la haine des autres comme beaucoup ont voulu le faire croire en Europe. Non, celle d’un projet éternel qui est l’amour de l’Amérique.

En réalité, l’ancien Président milliardaire n’est jamais vraiment parti, occupant une large part du paysage politique et médiatique pendant quatre ans avant d’être réélu triomphalement, le 5 novembre 2024, avec un score écrasant que personne n’avoulu voir venir. Une claque magistrale pour les démocrates : 312 grandsélecteurs républicains contre 226 pour sa rivale Kamala Harris. Un président aux coudées franches, contrôlant et le Sénat et la Chambre des représentants !

Pour beaucoup d’Américains, il est le sauveur, un messie, une icône « pop » (populiste). Il est celui qui a survécu à la mort, et renaît de ses cendres après quatre ans de brouille, de tracas judiciaires, de mensonges, de lutte acharnée contre ses ennemis et ceux des Etats-Unis. Trump est un « OPNI », un objet politique non identifié qui compte bien marquer à nouveau l’histoire de son pays avec son allié du moment, ElonMusk. Les deux font la paire, et le monde tremble déjà.

Comme en Europe, la droite dure récupère les déçus de cette gauche démocrate qui les a massivement oubliés, selon eux, pour se concentrer sur les immigrés, les minorités sexuelles et identitaires. Ces Américains « moyens » partagent avec leur héros la haine de ceux qui ont vendu l’Amérique aux franges minoritaires du pays et aux progressistes. Trump, à cet instant, n’est plus le représentant légitime du parti des riches, mais bien celui du parti du peuple et de tous ceux qui se sentent rejetés par le système.

 

Une icône « pop »-uliste

MAGA (Make America Great Again) est une invention géniale. Simple, clair, efficace, ce slogan s’inscrit dans la continuité de ce que Donald Trump avait voulu faire lors de son premier mandat. Pendant que Kamala Harris tombait dans le piège tendu par son adversaire de faire campagne contre lui plutôt que pour un projet, pour quelque chose de plus grand et de plus holistique, Trump ratissait large, du Mac Donald au camion poubelle, pour parler au plus grand nombre d’Américains. Son idéologie maximaliste et impériale « America First » a infusé l’esprit de millions d’Américains. Et il a les évangéliques et la Bourse derrière lui.

 Le Vieux Continent aime lagéopolitique à papa, le « wishful thinking » (qui voudrait prendreses rêves pour des réalités). Assoupis, sous calmants, les Occidentaux se sont bercés d’illusions pendant des mois, persuadés que le symbole étaittellement fort de voir pour la première fois une femme, noire l’emporter sur le vieux mâle alpha vulgaire, grossier, misogyne et raciste, qu’il finirait par devenir réalité. Les sondages « donnant au coude à coude » les deux candidats ont fini de tromper les gens. Puis survint le 5 novembre.

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