Les partis ukrainiens à l’épreuve de la guerre

Chaque jour de guerre en Ukraine ne transforme pas que la physiologie du pays.

Les partis ukrainiens à l’épreuve de la guerre
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Par Victoria Gudzenko

Chaque jour de guerre en Ukraine ne transforme pas que la physiologie du pays. Elle redéfinit aussi les réalités politiques. Lorsque les chars russes ont convergé sur Kyiv, le 24 février 2022, la guerre a remis en cause non seulement l’existence de l’Etat mais a également provoqué un bouleversement de l’ordre politique établi. Que reste-t-il du système politique en Ukraine alors que la nation lutte pour sa survie? Peut-on encore parler d’un système politique au sens classique du terme dans un pays qui a instauré la loi martiale, où les acteurs politiques sont contraints de rédéfinir leur rôle et où l’avenir des partis semble être un labyrinthe sans issue claire?

La loi martiale comme nouvelle réalité politique

Le début de la guerre à grande échelle a relégué les luttes politiques au second plan. Le peuple ukrainien s’est uni autour d’un objectif primordial: la victoire. Les querelles politiques divisaient encore hier le parlement dont les fractures semblent aujourd’hui insignifiantes face à la menace qui pèse sur la souveraineté même du pays. La loi martiale en vigueur depuis le premier jour de l’invasion a suspendu les processus démocratiques habituels: les élections sont reportées et certaines activités politiques ont été suspendues. La lutte politique a pris d’autres formes. Le rôle du parlement reste essentiel même si l’activité des groupes politiques est réduite au minimum. Les partis les plus influents soutiennent le gouvernement, donnant l’impression d’une unité nationale sans faille. Toutefois, il est déjà possible de déceler des fissures dans ce monolithe, qui ne feront que s’élargir une fois la guerre terminée ou en cas d’échecs sérieux sur le front.

L’interdiction des partis prorusses: purification ou menace sur le pluralisme?

L’une des transformations les plus radicales depuis l’invasion a été l’interdiction de partis prorusses. Le cas le plus emblématique est celui de la plateforme d’opposition “Pour la vie” (OPZZh) que le Conseil national de sécurité et de défense (CNSD) a  interdit en juin. Avant la guerre, ce parti avait une certaine influence dans le sud et l’est de l’Ukraine. Il y avait un risque que ce parti propage des narratifs prorusses, considérés comme une menace pour la sécurité nationale. L’OPZZh n’a jamais caché ses liens avec Moscou. Un des principaux idéologues et dirigeant de fait, Viktor Medvedchouk, était considéré comme proche du président russe, Vladimir Poutine. Leur relation n’est d’ailleurs pas seulement d’ordre politique. Il a aussi une dimension personnelle puisque Poutine est le parrain de la fille de Medvedchouk, Daryna, née en 2004.

Accusé de haute trahison avant même l’invasion, Madvedchouk incarnait la politique prorusse en Ukraine et selon le scénario de la prise de Kyiv en trois jours, il était pressenti comme le probable futur président d’un régime fantoche. Medvedchouk a tenté de quitter le pays mai il a été arrêté par les services spéciaux en avril 2022. En septembre de la même année, il a été échangé contre 200 prisonniers de guerre ukrainiens, dans le cadre d’un accord entre les belligérants. Youri Boïko et d’autres dirigeants de l’OPZZh ont formé deux nouveaux groupes parlementaires, de 25 membres en tout, la “Plateforme pour la vie et la paix” et “Restauration de l’Ukraine”, mais dont l’influence n’a rien à voir avec celle du parti avant la guerre. La majorité de la population a soutenu l’interdiction de l’OPZZh. C’est un des changements politique radical, puisque désormais les positions prorusses ne sont plus tolérées par une grande majorité des citoyens. Seuls 15% des personnes sondés (dans la région du Donbass, de Kharkiv et d’Odessa)  estiment que les relations entre l’Ukraine et la Russie pourraient être rétablies dans les prochaines décennies.

Mais cette interdiction du parti prorusse a été critiquée par des organisations des droits de l’homme comme Amnesty International et Human Right Watch. Certains politiciens, notamment des représentants du parti “Solidarité européenne” de Petro Porochenko, ont souligné l’importance du pluralisme politique, même en situation de crise. Au lieu d’interdire, ils proposent de renforcer le contrôle sur les activités et le financement des partis ainsi que l’introduction de mécanismes empêchant aux forces prorusses de d’utiliser leur position en interne pour nuire à la sécurité nationale. Des inquiétudes ont également été exprimées quant aux conséquences potentielles de cette interdiction sur le processus démocratique en Ukraine. Youlia Tymochenko, la dirigeante de Batkivshchyna (Patrie) a rappelé que l’émulation politique est essentielle même en temps de guerre tout en reconnaissant que les partis prorusses représentent un danger. Dans l’ensemble, “Solidarité européenne” et d’autres forces d’opposition cherchent un équilibre entre la necessité de lutter contre le sentiment prorusse et le respect des principes démocratiques.

Le parti au pouvoir “Serviteur du peuple” en temps de guerre

Le nom du parti “Sluga Narodu” (Serviteur du peuple) est directement lié à la série télévisée éponyme dans laquelle Volodymyr Zelensky, devenu ensuite président de l’Ukraine, a joué le rôle principal. Diffusée de 2015 à 2019, la série raconte l’histoire d’une professeur d’histoire ordinaire qui devient président par accident après qu’une vidéo dénonçant la corruption, faisait écho avec les aspirations des électeurs ukrainiens. Lorsque Zelensky a décidé de se lancer en politique, il a fondé un parti en 2018 qui porte ce même nom, faisant de “Serviteur du peuple” un symbole d’une nouvelle culture politique cherchant à rompre avec les anciennes pratiques de politiciens corrompus. Cela a suscité un grand intérêt et le soutien de 75% des électeurs car le parti portait les espoirs de changement et la promesse d’une amélioration des conditions de vie. 

Ce lien entre le parti et la série a également assuré une forte visibilité au candidat, de nombreuses personnes étant déjà familières avec le personnage joué par Zelensky et ses idées, ce qui a contribué à  la victoire électorale de 2019. Cela a également montré que cette nouvelle force politique touchait une large partie de la population prête à soutenir les changements tant attendus par le pays. De plus, selon de nombreux analystes ukrainiens, la popularité de la série a aidé à façonner un discours centré sur la lutte contre la corruption et l’implication des jeunes en politique.Le parti Serviteur du peuple est ainsi apparu sur la scène politique comme un phénomène hors norme, commençant son activité sans plate-forme idéologique clairement définie. Son succès aux législatives de 2019 reposait principalement sur la forte cote de popularité de Volodymyr Zelensky. Parti centriste, populiste, pro-européen, il a plus de 35% de soutien dans l’opinion et compte 213 députés.

C’est aussi pourquoi, arrivé au pouvoir, Serviteur du peuple a rencontré des difficultés à établir une stratégie pour le pays. Des analystes politiques ukrainiens ont d’ailleurs noté que ce parti regroupait des personnalités aux opinions politiques variées, parfois opposées, ce qui a compliqué sa cohésion en interne et nuit à la cohérence de ses actions. Avec la guerre, les priorités du parti ont changé. Les objectifs initiaux de réformes structurelles, de lutte contre la corruption et de progrès social ont été relegués au second plan, pour une gestion à court terme: défense nationale, soutien aux forces armées, gestion des ressources en période de crise. 

Cependant, c’est justement durant cette période que le parti a dû faire face à une baisse de soutien, alors qu’en 2022, il bénéficiait d’un soutien d’environ 37% de la population, selon les dernières enquêtes, ce chiffre est tombé à 26%. Les plus critiques soulignent que des les députés de “Serviteur du peuple” n’ont pas échappé aux scandales ou aux actions injustifiées, qui témoignent de leur manque de préparation et de professionnalisme. Le parti a aussi été critiqué pour son absence de stratégie claire dans la guerre.

De plus, la concentration du pouvoir dans les mains du président, fort d’une majorité absolue de députés (*213 sur 423  en ce moment) au sein de la Verkhovna Rada, a modifié l’équilibre des pouvoirs en Ukraine. Officiellement, l’Ukraine est une république parlementaire présidentielle ce qui qui signifie que le pouvoir est réparti entre le président, le premier ministre et le parlement. En pratique, le renforcement du bureau du président par rapport au gouvernement et au parlement a affaibli le pouvoir parlementaire de contrôle indépendant de l’action de l’Etat. Le président exerce en effet une influence significative sur le processus législatif et sur les nominations, rapprochant l’Ukraine du modèle de république présidentielle, où le président et non le parlement détient l’essentiel du pouvoir décisionnel.  Cette situation porte atteinte au principe démocratique de séparation des pouvoirs. Cette concentration des pouvoirs suscite des inquiétudes quant à une possible dérive autoritaire.

Anciens visages et nouveaux défis

Malgré les changements pollitiques dans le pays, certains visages familiers continuent de dominer la scène politique. C’est le cas de Petro Porochenko avec son parti Yevropeyska Solidarnist (Solidarité européenne), un parti de centre droit, réformateur, proeuropéen qui a 21,8% de soutien dans l’opinion et 27 députés à la Rada. Porochenko, malgré les controverses nées durant sa présidence, se présente aujourd’hui comme un homme politique expérimenté sur une position nationale-patriotique claire par son soutien aux forces armées et un discours résolument antirusse. Après la révolution de la dignité et les élections de 2014, Petro Porochenko a été élu chef de l’Etat tandis que l’Ukraine était confronté à plusieurs défis: les actions militaires à l’est, l’annexion de la Crimée , l’effondrement de l’économie et une énorme crise politique. Ses cinq années de pouvoir ont été marquées par des décisions difficiles, déterminantes pour chacune d’elle quant à l’existence même de l’Ukraine comme pays indépendant.

Solidarité européenne semble pour cette raison le parti le mieux préparé à l’état de guerre totale après l’agression russe. Aujourd’hui, Porochenko soutient activement tous les efforts de l’Etat pour défendre cette indépendance et ce riche oligarque fourni même une aide importante à l’armée. Il est devenu le symbole du “front intérieur” pour ses partisans, tout en maintenant une capacité de critique constructive, soulignant les faiblesses dans la gouvernance, quand c’est nécessaire. Cette approche qui consiste à la fois à soutenir l’effort de défense tout en critiquant notamment les lenteurs dans les prises de décisions du pouvoir, constitue un équilibre délicat, qui peut tout aussi bien le renforcer ou l’affaiblir à terme s’il devenait trop conflictuel à l’égard de Zelensky. Solidarité européenne restera-t-il aussi influent par la suite? Difficile à dire car les Ukrainiens pourraient changer de point de vue après avoir traversé l’épreuve de la guerre. 

Patrie, le déclin de l’ère populiste

Batkivshchyna (Patrie) de Youlia Tymochenko incarnait autrefois le populisme en Ukraine. Ce parti de gauche modérée, social-démocrate a obtenu 25 députés aux législatives, et a le soutien de 8-9% de l’opinion. Ses slogans (contrôle des prix, soutien aux personnes vulnérables) répondaient aux attentes d’une grande partie de la population, notamment des générations plus âgées. En temps de paix, elle ajustait facilement son discours sur les thèmes socio-économiques. Mais la guerre a radicalement changé les priorités, faisant de la sécurité nationale, du soutien militaire et de l’unité nationale, les questions centrales.

Aujourd’hui, Patrie semble plus discret que jamais. La rhétorique populiste de Tymochenko résonne de moins en moins au sein d’une population d’abord soucieuse de soutenir ses soldats et la défense des intérêts nationaux. Une forme de scepticisme à l’égard des figures du passé a particulièrement affaibli le parti. Si la guerre dure, on peut s’attendre à ce qu’il perde encore des soutiens, n’ayant pas su adapter son discours aux circonstances. Tymochenko reste une oratrice de talent, une figure qui a conservé des fidèles et peut encore avoir un peu d’influence. Mais ses promesses semblent dépassées dans le contexte d’une guerre qui demande des efforts à chacun. On peut imaginer que la guerre va marquer la fin de l’ère populiste de Tymochenko.

Holos, les opportunités manquées et le mirage d’une alternative

Holos (Voix), parti pro-européen, réformateur, avec 12% de soutien dans l’opinion et 20 députés a occupé une position particulière dans le paysage politique ukrainien. Il est apparu comme une alternative aux anciennes figures de la politique ukrainienne. Dès sa création, Holos a cherché à incarner un réformisme moderne, un parti de nouveaux leaders, portant des idées nouvelles, qui s’adresse à la jeunesse. Svyatoslav Vakarchuk, l’ancien leader de ce parti était vu comme un potentiel rival de Zelensky à l’élection présidentielle de 2019. Comme musicien ayant acquis de la notoriété, Vakarchuk était souvent invité des médias et présenté comme capable de représenter une alternative crédible aux partis traditionnels. Mais il n’a finalement pas participé à la présidentielle, préférant se concentrer sur l’organisation de son parti. Aux législatives, Holos remportait environ 6% des voix, ce qui lui a permis d’être représenté au parlement. 

Moins d’un an après, Vakarchuk a quitté la scène politique et de facto, le parti qu’il avait créé, Holos, reprenant ses activités de musicien et leader du groupe Okean Elzy (L’Océan d’Elsa). Ce départ (contrairement au héros de sa chanson populaire qui dit “Je ne me rendrai pas sans me battre”) a laissé un vide et réduit à néant l’ambition de mobiliser la jeune génération, Holos risquant de disparaître. Il tente cependant de se repositionner en se concentrant sur le soutien aux initiatives anticorruption et les réformes mais reste bien loin du potentiel que Vakarchuk avait réussi à mobiliser.

Les partis nationalistes

Dans le spectre politique ukrainien, il existe des partis qui affichent leur nationalisme et mettent l’acent sur les questions d’identité nationale, de patrimoine national et de lutte contre les menaces extérieures, tels que VO Svoboda (La Liberté), Natsionalnyi korpus (Corps national) ou Pravyi Sektor (Secteur droit). Leur influence et la réalité de leur idéologie sont très loin de ce que veut faire croire la propagande de Moscou, en confondant nationalisme et extrémisme ou en parlant de gouvernement néo-nazi à Kyiv. Lors des élections parlementaires de 2019, aucun de ces partis n’a atteint le seuil des 5% nécessaires pour être représentés à la Rada. Peu enclin au radicalisme, les Ukrainiens peuvent adhérer à une idéologie nationaliste, mais dans le cadre de la constitution, des limites de la loi et du pluralisme démocratique. 

Plus que tout autre, les partis nationalistes se sont adaptés à la nouvelle réalité. Le “Corps national” et ses structures affiliées se sont immédiatement positionnés sur les questions de défense. L’expérience militaire de nombreux membres du parti, notamment par leur liens avec le régiment Asov rendu célébre par sa résistance à Marioupol, a été déterminante. Des membres du “Secteur droit” ont également rejoint le front. L’Armée ukrainienne volontaire créée par Dmytro Yarosh, reste active sur la ligne de front. De même, des partisans de VO Svoboda (Oleh Tyahnybok) se sont engagés dans l’humanitaire ou sont partis se battre. En réalité, ces partis se sont temporairement dissous dans le Mouvement national de volontariat et de défense. Leurs dirigeants demeurent visibles mais leurs actions visent davantage l’aide contrète à l’armée et à la socitété que la scène politique. Ce silence est-il temporaire? Sont-ils prêts à revenir dans le jeu politique après la victoire qu’ils espèrent et qui peut ouvrir un nouveau chapitre de l’histoire de la société. Pour les partis nationalistes, cela repréentera à la fois une opportunité et un défi. 

D’un côté leurs idées pourraient sembler dépassées car les idées d’identité nationale et de lutte contre l’idéologie du “Monde russe” (Russky mir), s’opposant à une domination impériale qui menace la liberté, la démocratie et l’ordre international, sont déjà devenues une norme politique largement partagée en Ukraine. D’un autre côté, ils pourraient jouer un rôle important en rappelant la nécessité de maintenir le cap, de refuser les compromis sur la sécurité nationale et de poursuivre la “décolonisation” de l’Etat. Ce que cette guerre a clairement démontré, c’est que les idées nationaliste ne font pas seulement consensus à l’intérieur du pays, mais qu’elles sont nécessaires à la formation d’un socle solide de l’Etat. 

L’avenir et leur rôle politique dépendra de leur capactié à s’adapter aux nouvelles réalités. Même s’ils disparaissent en tant que tels, ces partis auront joué un rôle essentiel dans la résistance à l’envahisseur. Et cela vaut plus qu’un simple mandat parlementaire et s’inscrit dans une lutte plus large de la société ukrainienne soucieuse de liberté, d’identité culturelle et de passion démocratique.

Le parti de la paix, une menace stratégique dans la période post-guerre

La guerre a uni l’Ukraine autour de l’idée d’indépendance nationale mais elle a aussi révélé les faiblesses et les forces de chaque parti politique. Après la guerre, selon un scénario optimiste, l’Ukraine aura besoin de renouveler sa classe politique, en fonction des nouvelles exigences de la société: reconstruction, unité, transparence et véritables réformes. Les partis capables de s’adapter à ces nouvelles conditions et de proposer des solutions constructives auront une chance d’occuper des positions clés dans le processus politique d’après-guerre. En revanche, ceux qui n’y parviendront pas risquent de faire partie du passé.

Mais il existe un autre scénario qui représente la plus grande menace pour le pays dans cette période. Selon des analystes ukrainiens (Oleksiy Haran, Ihor Koliushko, Volodymyr Fesenko et le journaliste et analyste Vitaliy Portnikov), la possible émergence d’un soi-disant “parti de la paix”. Il s’agit d’une force politique qui pourrait apparaître à la fin de la guerre, se concentrant sur l’idée d’une réconciliation avec la Russie et la fin du conflit à tout prix. Le risque est sérieux qu’une telle formation trahisse les intérêts nationaux, exposant le pays au danger d’une Russie revancharde, ou même en devenant un catalyseur des pressions extérieures afin d’obtenir un compromis aux dépends de l’Ukraine. 

Ce serait un scénario similaire à celui de la Georgie, où après 2008 une partie des forces politiques a commencé à promouvoir l’idée qu’il faut faire des concessions au puissant voisin russe! Un clivage se produirait alors en Ukraine entre ceux qui veulent l’intégration à l’Union européenne et ceux qui cherchent la paix avec la Russie au prix de concessions. Ce qui crérait d’importantes difficultés inernes et affaiblirait la stabilité et l’indépendance du pays.Ainsi la question du “parti de la paix” n’est pas seulement une question politique mais aussi stratégique, et sera déterminante pour l’avenir de l’Ukraine. L’histoire nous enseigne que face à une menace extérieure, il est crucial de maintenir l’unité et une orientation stratégique claire pour défendre les intérêts nationaux, sans céder à la tentation de solutions rapides, comme la paix à tout prix, au détriment d’assurances de sécurité surle long terme.

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